Censure de 3000 associations vertes: les pesticides sont inoffensifs

21 Février 2011 , Rédigé par Matthieu

France Nature Environnement, fédération regroupant 3000 associations, a lancé une campagne d'affichage visant à sensibiliser le public parisien à certains problèmes environnementaux (les pesticides, les nitrates issus de l'élevage industriel et l'utilisation déraisonnée d'OGM).


Le Président de la République s'est dit "choqué" par "cette campagne de communication très déplacée". Par ailleurs, le Ministre de l'Agriculture a qualifié cette campagne de "scandaleuse" et d' "inacceptable".

 

Trois des six affiches destinées aux métros parisiens ont été censurées (France Nature Environnement affirme par le biais de son site Internet que "trois des six visuels prévus dans le dispositif d'affichage ne sont pas présents sur les panneaux alors qu'aucune explication officielle ne [leur] a été fournie"). Sur ces affiches, on pouvait lire: "L'élevage industriel des porcs et les engrais génèrent des algues vertes. Leur décomposition dégage un gaz mortel pour l'homme." ou "Certains pesticides présentent un danger mortel pour les abeilles." Ces informations ne sont nullement spéculatives, ce sont des faits scientifiques. Dans notre pays où l'expression est soi-disant libre, il semblerait que certaines vérités, trop dangereuses pour l'économie, ne puissent être révélées qu'à voix basse.


Contrairement aux associations de protection de l'environnement, les publicitaires, qui, bien souvent, n'hésitent pas à agresser le peuple avec des messages abrutissants et vides de sens, ne sont pas censurés. Les publicités trompeuses pour les voitures, l'alcool, les groupes pétroliers sont autorisées, mais celles dénonçant les méfaits des pesticides sont censurées!

 
Dans les années 60, les publicités vantaient les vertus antitussives du tabac! Aujourd'hui, le pétrolier X a le droit de nous bombarder avec des: "Pour vous, notre énergie est inépuisable"; avec sa voiture émettant 114g CO2/km, le constructeur Y est autorisé à nous donner des leçons morales: "Merci de laisser cet air aussi propre que vous l'avez trouvé"; la marque Z va même jusqu'à oser promouvoir un 4x4 pour lutter contre les "difficultés respiratoires", "l'hyperréactivités des bronches" et les "bronchiolites infantiles" (cf. Greenwashing)! Si l'on se fie à la parole de nos dirigeants surqualifiés (cf. le ministre de l'Agriculture qui ne sait pas ce qu'est un hectare), toutes ces "vérités publicitaires" seraient bien moins choquantes et scandaleuses qu'une affirmation comme "Certains pesticides présentent un danger mortel pour les abeilles."! Une fois de plus (cf. Mediator), cette affaire nous démontre que pour les gouvernements libéraux, les intérêts économiques des firmes multinationales priment sur la protection de l'environnement et sur la santé des êtres humains.


A travers la campagne mise en cause, l'intention de France Nature Environnement n'était pas de stigmatiser les agriculteurs, mais bien de dénoncer les dangers de certaines pratiques. Ces dangers sont réels, et il est scandaleux de censurer ceux qui les dénoncent.


Les écologistes ne militent pas pour la disparition des agriculteurs, ils militent pour une agriculture moins industrielle et plus artisanale, pour une agriculture équitablement rémunérée, moins mécanisée, plus locale et plus humaine.


Sur le plan économique, l'agriculture intensive profite bien plus aux supermarchés, aux fabricants d'OGM et de pesticides qu'aux agriculteurs désespérés qui vendent à perte. Même en faisant abstraction des questions environnementales, l'agriculture intensive est une impasse, car elle met en concurrence les exploitations agricoles françaises avec les exploitations du reste du monde, elle met en concurrence des travailleurs dont les salaires peuvent différer d'un facteur 100. Seule une agriculture "plus artisanale", locale et respectueuse de l'environnement pourra sauver les travailleurs de la terre.


En outre, ce sont les agriculteurs qui sont les plus touchés par l'effet cancérigène des pesticides, ce sont eux qui paient le prix fort de la mondialisation. Contrairement à ce qu'affirment certains dirigeants politiques, le fait de dénoncer les ravages des pesticides, des OGM et de l'élevage intensif ne va pas à l'encontre des agriculteurs, mais les aide en faisant prendre conscience aux consommateurs que le système de production actuel n'est pas durable et qu'il est nécessaire de faire des efforts financiers pour soutenir l'activité en milieu rural.

 

France Nature Environnement: http://www.fne.asso.fr/

 

 

Rendez-vous dans 50 ans pour savoir si les pesticides seront encore inoffensifs, si les 4x4 auront soigné des bronchiolites infantiles et si l'énergie de Tatal est réellement inépuisable...

 

(Texte: Matthieu)

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N
<br /> <br /> Ceci dit, cette interdiction permet quand même de faire parler de ces problèmes.<br /> <br /> <br /> <br />
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